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LES AIGLES DE L'ARTOIS
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Catégorie : histoire

LES AIGLES DE L'ARTOIS
VIP-Blog de unarcetdesfleches
christianbrasseur@me.com

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  • Créé le : 26/12/2012 20:19
    Modifié : 08/11/2013 18:46

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    Création
    (11/10 11:06)

    Chacun connait l'attachement que j'ai pour les disciplines de tir à l'arc originelle, celle de nos ancètres chasseurs, archers de guerre ou simple tireur. Avec le plaisir de toucher une cible avec le plus simple matériel, un arc, et une flèche. J'ai donc créé ce blog, qui servira de lien et de source de connaissance pour tous les archers traditionnels pratiquant le tir de parcours ou la reconstitution médiévale du 15° siècle. Pour les archers du club de tir à l'arc de Wingles que je préside, et tous ceux qui voudront bien nous rejoindre

    LES POINTES MEDIEVALES

    28/12/2012 10:53



    Voyons maintenant quelles étaient les pointes de flèches médiévales  utilisées au moyen-age
     
    Les poinçons

    Appelés bodkins par les anglais, destinés exclusivement à la guerre, où leur fonction est de percer les côtes de mailles et les armures. Ces dernières résistant assez bien à la pénétration des pointes, étaient cependant transpercées à courte distance par des pointes lourdes à l'inertie importante. Ces différentes pointes n'étaient pas fixées sur le fût, mais simplement emmanchées en force. De la sorte, en retirant la flèche du corps, la pointe restait dans la blessure, augmentant la difficulté d'extraction et les risques de mortalité. Il en était de même pour celles se fichant dans des obstacles ou protections (boucliers, palissades, etc.), le projectile ainsi « désarmé » ne pouvait être retourné à l'envoyeur.



    Les lames dites en feuille de laurier

    Elles sont destinées autant à la chasse qu'à la guerre où elles sont utilisées contre la piétaille mal protégée. Leur tranchant parfaitement affûté permet (comme nos lames modernes) de provoquer des hémorragies importantes.





    Les pointes barbelées

    Elles ont été utilisées dans presque toutes les guerres du Moyen Age contre les piétons mal équipés, mais aussi pour la chasse au gros gibier. Grâce à leurs longs bords tranchants, elles occasionnaient de très larges blessures, leur masse permettant un pénétration profonde. Les barbes étant là pour rendre l'extraction de la flèche difficile et réservée à des spécialistes équipés d'instruments chirurgicaux très spécifiques comme nous l'indique Ambroise Paré dans un traité du XVI ème siècle (l'utilisation de l'arc est pourtant en pleine décadence, remplacé par les armes à feu) « Si le fer estoit barbelé, ainsi que souvent est la flèche angloise, et estoit à l'endroit d'un os, ou inséré dedans,... lors ne le convient pousser, mais plutôt-dilater la plaie en évitant les nerfs et les grands vaisseaux, ainsi que le fait un bon et expert chirurgien anatomique, aussi faut-il appliquer un dilatoire, cavé en sa partie intérieure, en sorte que l'on puisse prendre les deux ailes du fer, puis avec le bec de grüe, le tenir ferme, et tirer les trois ensemble».
    Les douilles de ces pointes étaient percées pour leur permettre d'être clouées sur le fût afin d'éviter de les perdre, leur difficulté de réalisation les rendaient coûteuses.



    Les pointes à usage très spécifique

    La pointe incendiaire
    les quatre branches servant à maintenir l'étoupe imprégnée de poix ou autre combustible, le carrelet en bout permet à la flèche de se ficher dans les constructions à détruire par le feu. Les branches, en s'écrasant au moment de l'impact, permettent au produit incendiaire de se retrouver en contact avec le bois ou la matière à enflammer. Cette pointe peut aussi servir à la « guerre bactériologique », en propulsant pendant un siège des petits morceaux de viande contaminés que les chiens par exemple vont manger et transmettre à la population. C'est le type même de pointe délicate à réaliser du fait de la double fente dans le métal et de sa soudure en bout pour former la pointe

    La pointe coupe jarret

    sa lame en forme de hache en fait une pointe à trancher sans pénétration, elle était destinée à blesser douloureusement les chevaux, semant ainsi le désordre dans les rangs de la cavalerie

    La coupe amarre

    Apparemment courante au Moyen-âge, elle est censée avoir servie à couper les cordages des navires.
    Hypothèse discutable du fait de la grosseur des cordes de chanvre utilisées sur un navire, et de la difficulté à maîtriser un vol à l'horizontale d'une telle lame, condition indispensable pour la coupe... Ou peut-être fut-elle utilisée pour créer des déchirures importantes dans les voilures ? On
    aurait dû en retrouver sur l'épave du Mary Rose, navire destiné au combat naval, ce n'est pas le cas. Il est possible que cette pointe étrange ait eu la même utilisation que la coupe jarret 



    Pointes non représentées :

    A partir du XVème siècle, l'usage de la douille a tendance à laisser la place à un montage sur soie. Nous retrouvons ainsi la plupart des flèches précédemment décrites sur ce montage, à l'exception des poinçons.
    Deux types de soies étaient employées : la soie large et plate de la largeur du fût, celle-ci se logeant dans une fente, ou fine et longue, en forme de clou venant se loger dans un trou pratiqué au bout de la flèche. Dans les deux cas, une ligature sérieusement réalisée avec du fil de lin ou de chanvre collé doit être réalisée pour éviter l'éclatement du bout au moment de l'impact

    Le poids des pointes de flèches varient le poids est estimé entre 70g pour les plus légères et près de 110g pour les plus lourdes....




    L'archer médiéval

    26/12/2012 21:05



     

    Une catégorie distincte de soldats

     

    Les archers constituèrent un élément important des forces armées au Moyen Âge, bien que leur nombre, leur déploiement tactique et par conséquent leur efficacité varièrent considérablement. À une époque où l’élite guerrière européenne préféra généralement le combat rapproché à cheval avec une épée (délaissant du coup l’arc, hormis pour la chasse), les archers se spécialisèrent dans leur fonction et provinrent des classes inférieures de la société. À titre d’exemple, les victoires anglaises de la Guerre de Cent Ans servirent à accroître le statut social de l’archer, alors qu’en France la peur d’une insurrection paysanne combinée à la disponibilité de mercenaires arbalétriers contraignit le développement d’un corps « professionnel » d’archers jusqu’au moment des réformes militaires entreprises sous Charles VII.

    À la bataille de Hastings (1066), Guillaume le Conquérant fit la démonstration du grand potentiel tactique résultant de la combinaison d’un nombre significatif d’archers et de la cavalerie afin d’affronter une masse compacte de soldats à pied, alors que le manque d’archers du roi anglo-saxon Harold lui causa un sérieux handicap. Les archers occupèrent des rôles importants dans d’autres batailles, comme à Bourgthéroulde (1124) et à la bataille de l’Étendard (1138), où ils combattirent sur la défensive aux côtés de chevaliers démontés. Ces succès tactiques demeurèrent somme toute des cas à part, du moins jusqu’au XIVe siècle, mais ils prouvèrent que les archers avaient leur utilité sur le champ de bataille.

     t.

    L’arme interdite ou la mort tombée du ciel

    Pour des raisons assez évidentes, les archers furent particulièrement utiles lors de sièges de places fortes, tant pour l’assiégeant que pour l’assiégé. Un cas notoire d’utilisation de projectile sur une longue distance (possiblement ici un carreau d’arbalète) fut lorsque Richard 1er d’Angleterre fut atteint en 1199 pendant le siège du château de Châlus Chabrol. D’autres exemples qui viennent à l’esprit furent aussi lorsque des archers gallois appuyèrent les manœuvres des chevaliers contre les assauts anglo-normands sur l’Irlande à partir de 1169, et qu’ils furent aussi utilisés lors des Croisades pour combattre les dangereux archers turcs qui harcelèrent la marche des armées croisées ou les charges de leur chevalerie.

     

    À partir du XIe siècle assurément, ce que j’appelle une sous-catégorie d’archers fit son apparition comme force d’élite, notamment parce que leurs projectiles étaient capables de percer les cottes de mailles. Cela avait provoqué un scandale à l’époque si l’on se fit à un énoncé du pape Innocent III qui, en 1139, avait interdit l’emploi d’archers et d’arbalétriers, surtout lorsqu’il s’agissait d’affrontements entre chrétiens. Bien entendu, l’énoncé papal fut ignoré et les arbalétriers de l’époque des guerres franco-angevines formèrent souvent le gros du contingent des garnisons des châteaux, ayant entre autres une solde plus élevée que celles des archers réguliers. Certaines milices civiles, notamment la redoutable et indépendante milice suisse, préférèrent l’usage de l’arbalète et même certaines armées aristocratiques employèrent des arbalétriers mercenaires, comme ceux de Gênes.

     

    Le déploiement tactique: l’école anglaise

    L’importance grandissante de ce qu’on appellera les « archers longs » (longbowmen) dans les armées anglaises est à noter lorsqu’on analyse leur déploiement en très grand nombre durant le règne d’Édouard 1er (1272-1307), qui en avait mobilisé des milliers pour ses guerres contre les Gallois et les Écossais. Le principal problème dans ce cas précis était la qualité très variable des archers envoyés sur les champs de bataille. En effet, il avait fallu procéder à des sélections plus rigoureuses et c’était des représentants du monarque qui souvent s’en chargèrent. Cela améliora forcément les standards, mais la dépendance grandissante des monarques envers les armées de mercenaires à partir du XIVe siècle fit en sorte d’assurer une certaine standardisation de la qualité des archers. En clair, on n’allait pas acheter les services d’une excellente troupe de chevaliers si celle-ci était appuyée par des archers novices.

    Si la standardisation des archers était une première étape importante de leur développement, la question de leur déploiement tactique en était la seconde. Alors que les Écossais sous le commandement de William Wallace subissaient une défaite à Falkirk en 1298, le roi anglais Édouard 1er avait utilisé ses archers sur un mode offensif en support à sa cavalerie contre les schiltrons (des unités de piquiers que Wallace fit aligner sur trois rangs afin de briser les charges de cavalerie). D’autres victoires d’importance contre les Écossais (Dupplin Moor, 1332; Halidon Hill, 1333) furent le résultat de l’adoption de tactiques défensives dans lesquelles les archers étaient protégés par des chevaliers démontés qui chargeaient seulement lorsque les rangs ennemis avaient été éclaircis par les flèches.

    Représentation de la bataille d'Agincourt (1415). La chevalerie française fut décimée par le tir des archers anglais.

    Cette façon de procéder connut du succès contre les Français au cours de plusieurs affrontements de la Guerre de Cent Ans (Morlaix, 1342; Crécy, 1346; Poitiers, 1359; Agincourt, 1415; Verneuil, 1424). La proportion d’archers dans les armées anglaises alla en augmentant, si bien que ceux-ci en vinrent à former le gros de l’infanterie. Au début du XVe siècle, le ratio normal d’archers par rapport aux chevaliers dans les armées anglaises était de 3 pour 1. On estime que dans le cas de la bataille d’Agincourt (1415), l’armée du roi Henri V avait environ 900 fantassins et 5,000 archers.

    Cependant, on ne sait pas tout des archers. À titre d’exemple, on a beaucoup débattu sur la nature exacte de leurs formations tactiques. On pense notamment que des formations d’archers pouvaient être placées à gauche et à droite de la ligne de front tenue par les chevaliers. Ce faisant, elles pouvaient créer un tir d’enfilade, ce que d’aucuns appellent un tri croisé (ou concentré). Cependant, on peut aussi croire que ces formations d’archers étaient effectivement disposées sur les flancs des armées anglaises, mais pas employées au devant, se contentant d’assurer un appui de l’arrière. Le consensus en ce moment serait à l’effet que le déploiement tactique des archers n’était pas aussi rigide et qu’il s’adaptait aux circonstances du moment. Les archers pouvaient être derrière l’infanterie et la cavalerie, sur les ailes ou devant, en étant déployés en demi-cercle.

    Les archers avaient aussi des moyens de défense. Face à une charge de cavalerie, ils pouvaient s’installer derrière une barricade de piquets affilés, ou encore dans une zone constituée d’obstacles naturels (haies, roches, clôtures, etc.) pour nuire à la manœuvre de la cavalerie. Dans le cas d’utilisation de piquets affilés, ceux-ci n’étaient normalement pas plantés côte à côté pour former une palissade. Ils étaient plutôt installés sur le modèle de cases d’un jeu d’échecs. Cette dernière disposition permettait aux archers de s’insérer entre chacune des cases « libres » au moment de tirer, puis de s’abriter derrière cette barrière discontinue pour recharger ou se protéger de la charge ennemie.

     

    L’équipement et le commandement

    Les archers derrière une barrière de piquets.

    Cette flexibilité était vitale pour les archers. Bien que l’arc soit l’arme principale, ils pouvaient à tout moment être appelés à servir d’infanterie légère. La bataille d’Agincourt illustre une telle situation. Après avoir tiré quelques volleys de flèches, les archers chargèrent la cavalerie française qui était empêtrée dans un terrain vaseux et dont les chevaux s’écroulaient sous le poids des équipements de leurs cavaliers. Utilisant des haches, des épées, des dagues et toutes sortes d’armes de combat rapproché, les archers causèrent un véritable carnage dans ce combat au corps-à-corps contre la chevalerie française.

    Un autre volet qui mérite un éclaircissement concerne la structure de commandement des archers. Il y avait ce que l’on peut appeler des « officiers ». Par exemple, dans les armées anglaises, des officiers étaient en charge de groupe de 100 ou 20 hommes, alors que le commandement d’ensemble pouvait être accordé à un capitaine. Celui-ci pouvait donner le signal du tir aux archers et fournir des ordres précis quant à la cadence, la distance, l’angle et la direction des volleys.

    Comme on l’a dit, l’arc est l’arme principale de l’archer, si bien que certains arrivaient sur le champ de bataille avec très peu d’équipements secondaires. La cotte de mailles est lourde et nuit aux mouvements et, bien sûr, le bouclier n’est pas adapté à la gestuelle propre à l’archer. Certains pouvaient porter un casque, et même une légère cotte de mailles sous leur uniforme. Chose certaine, leurs légères armures ne pouvaient pas résister aux coups le moindrement bien placés.

    Un exemple type d'un archer anglais. On remarque une légère protection ventrale et le casque. À tout moment, les archers pouvaient être appelés à servir comme infanterie légère.

     

    La force de l’archer demeure toujours son arc, spécialement l’arc long dont le projectile s’avérait supérieur à toute arme à feu sur un plan balistique, et ce, jusqu’à l’avènement de la carabine à canon rayé. Par contre, l’arc long pouvait aussi avoir de sérieuses lacunes. D’abord, son utilisateur devait être fort physiquement et avoir reçu un entraînement intensif. Le geste répétitif consistant à décocher la flèche peut entre autres causer de graves lésions aux os du squelette, notamment aux bras, aux épaules et à la colonne vertébrale. D’ailleurs, certaines ordonnances royales interdisaient aux archers la pratique de loisirs sportifs pour éviter le risque de blessures sur leurs corps déjà éprouvés.

     

    Conclusion

    Certains commentateurs, surtout à partir de l’époque des Tudor, ont pu voir le déclin de l’importance des archers sur le champ de bataille comme le déclin global de la puissance militaire de l’Angleterre. Sans doute est-il possible d’avancer une objection ou deux à cette affirmation, mais une chose demeure: l’arc eut un impact considérable sur la façon de guerroyer au Moyen Âge.

    Simple d’utilisation et puissant, l’arc était une arme dévastatrice entre les mains d’utilisateurs expérimentés. À mesure qu’on sortait du Moyen Âge pour entrer dans l’époque moderne (XVI-XVIII siècles), peu de soldats professionnels du moment réalisaient que l’arquebuse, le mousquet et l’artillerie deviendraient les nouveaux maîtres du champ de bataille.

    Les Longbowmen. L'arc peut mesurer jusqu'à 6 pieds et la concentration du tir peut provoquer un effet dévastateur dans les rangs ennemis.

    d'après Carl Pépin, hisorien




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